du 09/09/2011 au 10/10/2011
Galerie COLLECTIE 53, rue Lemercier. PARIS 17 |
"Les Surréalistes fermaient les yeux pour chercher « la » femme cachée dans la forêt. Nicky de St Phalle inventait des Nanas, paradoxales et ludiques. C’est entre ces deux quêtes, surréaliste et pop européenne, que se positionne Vanina Langer, allias Nana, lorsqu’elle cherche et fouille la surface du papier pour y déceler une silhouette féminine, une origine ou un futur de femme nature. Les cheveux de cette nouvelle Eve ou de ce corps diaphane de Madeleine deviennent alors des lianes qui tentent de sortir du cadre, de s’émanciper de la surface. L’espèce aérienne des lianes énonce bien une liberté paradoxale, entre ciel et terre dans une impénétrable canopée, et enlacée à de multiples tuteurs.
Une première série de dessins dépouillés présente en noir et blanc, à la plume et l’encre de Chine, des corps-ombres qui tentent de se propulser au-delà d’eux-mêmes. Une deuxième série présente de petits microcosmes baroques et merveilleux. Forêts, ciels, nuages, silhouettes colorées mêlent reliefs, objets miniatures, et broderies dans des matières liquides... Tour à tour, les femmes-lianes se lovent, s’envolent, se camouflent ou transpercent la peau du papier par la vitalité de leurs énergiques et sinueuses artères de sève. Une installation aérienne présente enfin une liane en 3D, fil d’Ariane, mue ou lien infini, à travers l’assemblage hétéroclite de bouts de ficelles, tissus et fragments divers.
Partout, une vie cachée se meut et cherche à attirer l’attention en s’animant entre nature et artifice. « La vérité est superficielle » « le sens est dans la surface », pas de réelle profondeur ni de réelle hauteur énonçait la philosophie de Deleuze… simplement des liens en devenir dans les pores de la peau. C’est sous cette forme d’énigme que demeure le questionnement polyphonique sur une nature féminine en dehors des cadres et des papiers glacés."
Ange Lanari
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