jeudi 30 août 2018

"Je ne sais pas, et Marguerite non plus" / KickArt


"Je ne sais pas si c’est la poule ou l’œuf et Marguerite non plus" 

Projet poétique polysémique protéïforme dans ses contenus comme ses techniques. Tout commence par un texte*, puis un dessin de grand format pour s'acheminer dans une installation sculpturale collaborative (à l'occasion des ateliers du mois d'Aout avec KickArt - Art - en - Mobilité devant les Magasins Généraux et aux Courtilières de Pantin

L'installation finale sera visible LE 6 SEPTEMBRE dans la caravane-vitrine d'art contemporain KICKART: POT à 18h.  

La caravane sera présente sur les quais de Pantin (en face des Moulins de Pantin) du 31/08 au 10/09. 

Je ne sais pas si c'est la poule ou l'oeuf et Marguerite non plus, crayons et stylos sur papier, 100x200cm, 2018.

         
             "Comme dit Tina, cela ne sert à rien.
            Mais voilà qu’elle se penche pour entrer dans le tableau et marche dans les plis de la robe de l’Infante. Elle ramasse de petits cailloux qui la mènent à quelques graines ailées en train de raciner. Fin d’une procession de dispersion. Tina observe après quelques siècles l’espace éclaté dans ses plans déconstruits, ses bras font des arches et elle passe au travers. Mais tout droit.
            Elle y a laissé des plumes l’Infante avec son rêve de perpétuité, pense-t-elle en me regardant. Marianne donne naissance à Marguerite, Marguerite fait naître Marianne. Et puis plus rien. Raté. Pouvoir d’ignorance. Nature d’autruche éthérée. Tempête de sable. Ce sont les lois, disent les savants d’en ce moment devant les poupées russes dont les nids font de petits trous infinis.
            Je me penche dans la nuit qui rêve de fuir dans un nouveau coin. Ce sont bien une série de grottes, espaces irréguliers qui s’interpénètrent jusqu’à se coucher dans les plis des draps du lit. De beaux draps, comme on dit. Je vois le coucher du soleil à l’envers. Quelle vue,disent-ils aussi lorsqu’ils ont grimpé tout en haut de la montagne. Je ne sais pas mais je n’irai pas faire la randonnée. Je me penche c’est tout, pas de rang d’oignons. Je touche mes pieds et après le sol, le sable, la terre qui tourne, et j’attends que tous les tendons s’étirent et que mes doigts germent dans les pâquerettes, c’est ma recette. Marguerite n’est pas narcissique, c’est autre chose. Et moi, je reproduis l’humble motif et je fais la boucle, un triple huit sans bouger, un chromosome confondu, couché. Je suis une ondulation qui pour une fois ne décolle pas. Ancrée, comme un bateau vu de loin sur l’horizon. J’étire mes extrémités, mes bras comme des troncs poussent et s’arc-boutent. Mon cou dans un plongeon sans fin ne deviendra pas un chat qui tourne en rond. Je n’ai plus de visage et je respire un instant l’éternité. Suspens,  je participe à la dérobade des rois tout en me désaltérant d’un œuf au plat posé là.
            Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ma pose ne se fait pas les poches. Non, c’est dans l’autre sens car ce sont des collines. Un spectateur se penche au-dessus  de nous mais comme le paysage n’a ni queue ni tête, il abandonne. En bon pionnier il migre vers de nouveaux territoires et se faufile avec Tina jusqu’à l’arrière-plan qui sombre dans ses rideaux fermés. Ils avancent tout deux. Au fond fuit le point de fuite et son pointillé fond au soleil comme une comète dans les gommettes qui montent les escaliers. Une poule et un œuf se baladent dans les pièces gigognes du château fortifié. Des chevaliers y montent la garde des générations, attendant l’air contrarié l’engendrement d’un résultat spontané."                  
             Vanina Langer
                                                                                                                                      


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 INSTALLATION FINALE:





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